Zoom sur... Adler
- sandrarocquet
- 16 sept.
- 3 min de lecture
Ce post sera le premier d'une série que je voudrais consacrer à des concepts liés à la psychologie ou au développement personnel.

J'ai récemment découvert via un podcast, les travaux d'un psychologue dont je ne connaissais jusqu'ici que le nom : Alfred Adler.
Alfred Adler, une pensée particulière
A ce stade, je ne pourrais résumer l'intégralité de son œuvre ou de sa pensée mais le coach et influenceur qui en a parlé (Matthew Hussey) mettait le doigt sur quelque chose qui a beaucoup résonné pour moi, autant comme coach que comme thérapeute.
La "psy" est plutôt vue, notamment en France mais aussi dans l'image qu'en donnent les médias et la fiction, comme orientée sur la compréhension des causes profondes d'une problématique s'exprimant aujourd'hui.
Certes, les thérapies comportementales et cognitives (et d'autres approches) se centrent davantage sur la résolution d'un problème donné en amenant les personnes accompagnées à reconsidérer leurs croyances, leur appréhension d'elles-mêmes ou leur vision du monde pour évoluer. Elles sont davantage orientées vers l'avenir que vers le ressassement du passé, même si bien sûr le passé, l'enfance, l'adolescence, sont explorés pour mieux comprendre les schémas dans lesquels les personnes sont enfermées.
La psychologie d'Adler est marquante et m'a semblée très avant-gardiste dans sa conception, au moins sur certains points. En effet, il postule que ce contre quoi l'être humain se bat dès la naissance est un "sentiment d'infériorité" qu'il va s'efforcer de dépasser tout au long de sa vie et l'emmène vers une volonté de puissance. Il s'intéresse également à l'ordre de naissance qui influe selon lui sur notre rapport au monde et aux autres. Par ailleurs, l'individu est mu par un besoin de développer son appartenance sociale et de se sentir intégré dans un groupe.
Histoire de vie et "style de vie"
Pour Adler, c'est avec ce background qu'il s'agit d'accompagner en thérapie ou en coaching une personne en difficulté, en comprenant de manière globale qui elle est, ce qui la pousse et ce qui la freine.
En réponse à ces éléments, chaque personne adopte un "style de vie" et se donne des "objectifs" dans la vie. Et cela de manière seulement partiellement consciente (ou même pas !). Le thérapeute a alors à cœur de travailler avec son client autour de ces "objectifs" et de ce style de vie, en le questionnant et en visant le mieux-être futur plutôt que la compréhension du passé.
En cela, Adler s'est donc opposé à Freud et au travail de celui-ci. D'une certaine manière, il est assez précurseur des approches modernes en TCCe (Thérapies comportementales et cognitives) ou même en coaching !
Dans son podcast, Matthew Hussey utilise une formule un peu provocatrice en disant que dans une perspective Adlerienne "le trauma n'existe pas". Ce à quoi il ne souscrit pas et les recherches menées sur les conséquences des traumatismes (et les syndromes post-traumatiques) dont on parle beaucoup aujourd'hui semblent le confirmer.
S'appuyer sur l'approche Adlérienne pour penser l'accompagnement
En tant que thérapeute et coach en développement personnel, plusieurs éléments m'ont marquée dans ce podcast :
L'orientation vers l'avenir, la recherche de solution, plutôt que le travail tourné vers le passé qui peut encourager à "tourner dans la plainte",
Cette idée "d'objectifs" (une histoire de vie que nous nous racontons) que nous nous donnons malgré nous et qui rejoignent finalement d'autres approches telles que celle des schémas précoces inadaptés, "objectifs" qu'il s'agit de mettre à jour pour pouvoir les reconfigurer et aller vers des comportements plus sains,
La notion de "style de vie" qui fait écho aussi à mon premier métier de sociologue et rejoint des concepts tels que le masque jungien (Persona) ou les rôles de la vie quotidienne dont parle Erving Goffman : nous jouons tous de nombreux rôles et la vie est comme un gigantesque théâtre. Mais il arrive un moment où ces rôles nous pèsent et où nous sentons des contradictions intérieures,
Enfin, cette recherche de puissance, alimentée par le ressenti originel d'infériorité, qui nous pousse vers l'avant et constitue un moteur particulier.
Dans ma pratique, je reste convaincue qu'il est important de comprendre l'origine d'un certain nombre de difficultés rencontrées aujourd'hui. Pour autant, les comprendre ne suffit souvent pas. Il faut ensuite les transformer, les dépasser, les digérer, se demander aussi comment on voudrait être "demain".
Et il me semble par ailleurs, que les approches psychocorporelles peuvent être un excellent moyen de travailler en bougeant et avec le corps, pour faire évoluer des manières d'être, des comportements, des façons de ressentir, sans toujours utiliser la parole.
Parfois, elle s'invitera par une image, un souvenir, une association d'idée, une épiphanie. Et parfois elle sera inutile parce que le corps, seul, aura fait un chemin, débloqué une voie (et parfois une voix !) qui apportera du mieux-être.
Il est certain qu'Adler n'est pas un précurseur des thérapies psychocorporelles mais je crois que sa vision des choses trouve des réponses dans ces approches !



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