je ne sais pas bien où est ma "place"
- sandrarocquet
- 23 nov.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 nov.

Avez-vous cette impression d'être souvent (voire toujours) un peu en décalage par rapport à votre environnement, vos amis, la famille... ?
L’impression de devoir “jouer un rôle” pour être accepté(e) ? Ou de ne pouvoir vous exprimer, vous comporter, comme vous aimeriez le faire parce que des règles invisibles vous en empêchent ?
Si j'étais un peu provocatrice, je dirais : "bonne nouvelle, vous êtes normal(e)".
Parce que la vie nous amène nécessairement à traverser plusieurs étapes, plusieurs périodes et à évoluer dans de nombreux univers différents, où nous occupons des rôles également divers. Ainsi sommes-nous à la fois parent, salarié, entrepreneur, fils ou fille de nos parents, pratiquant d'une discipline sportive, passionné de modélisme, et mille autres choses encore dans lesquelles nous nous réalisons.
Pour autant, plusieurs de mes clients ou patients sont venus me voir avec ce sentiment de perte de repères, de ne pas bien savoir où est leur "place", qui ils/elles sont profondément et comment se reconnecter à eux-mêmes, à leurs envies, à leurs désirs, à leur identité même parfois.
Plusieurs origines à cette impression
Ce mal-être peut avoir plusieurs origines, venir de votre histoire personnelle, familiale ou relationnelle. Il plonge toujours ses racines dans l'enfance, mais aussi dans l'adolescence, que l'on ne prend pas suffisamment en compte à mon sens, et dans la relation entretenue avec les figures parentales. Que l'on aborde le sujet sous l'angle des théories de l'attachement ou celui de l'éducation, on se développe généralement en se conformant ou en s'opposant. Bien sûr, il peut arriver que le cadre familial ait laissé toute sa place à la créativité et à l'invention de soi. Mais je crois que cela reste rare... Et quoiqu'il en soit, on peut traverser des moments de vie où la question de trouver sa place apparaît tout de même.
Le "syndrome de l'enfant sage" : lorsque le chemin est tracé par notre environnement et qu'on s'y conforme, notamment pour ne pas faire de peine, pour ne pas détoner dans le paysage familial ou social, pour être accepté(e) ;
La place dans la fratrie, dans les groupes de pairs : quelle que soit cette place, être l'aîné, le cadet, le benjamin, façonne nos manières d'être (montrer l'exemple, s'occuper des plus jeunes, s'affirmer envers et contre tous, ne pas passer inaperçue(e)...)
L'engagement sous la contrainte : on serre les dents, on "avale des couleuvres" mais l'environnement est dur, voire coercitif, on se doit de "réussir" ou de "rentrer dans le moule", et on s'y fait, on peut se dire parfois qu'on n'a pas le choix ;
L'originalité difficile à faire accepter par l'entourage : lorsque dans un milieu plutôt "sérieux", il est peu admis de faire preuve d'originalité ou de créativité... mais on peut imaginer que dans un milieu plus créatif, être au contraire très organisé et rationnel n'est pas si simple ;
Les accidents de vie qui font perdre ses repères : perte d'un parent, maladie grave, accident professionnel,... on se croyait au clair et finalement, les cartes sont rebattues et on se retrouve au milieu d'un carrefour imaginaire, à se demander quelle route prendre pour "être soi".
Je consacrerai un autre post au sujet de l'identité, sujet passionnant s'il en est ! Mais en préambule je dirai que "ce que nous sommes" est à un mélange de choses qui ne changent pas (ou peu) et d'une adaptation, d'une évolution permanentes qui nous transforment.
Comment faire pour se sentir mieux ?
La thérapie vous aide à vous recentrer sur qui vous êtes vraiment. Dans une certaine mesure, le coaching également, et en particulier lorsqu'on se concentre sur le sphère professionnelle.
Compte tenu de ce qui précède, ce "Qui vous êtes vraiment" est à prendre comme l'imbrication entre ce qui vous constitue profondément, cette personnalité que vous avez parfois recouverte de nombreuses couches pour vous adapter, pour faire plaisir, pour être accepté(e)... et ce que vous êtes ici et maintenant, dans le contexte de vie qui est le vôtre, en tenant compte de votre âge, de vos aspirations, de votre cadre de vie...
Si les outils et les approches peuvent varier, vous aider à mieux définir ou à reprendre votre "place" passe par au moins trois grandes étapes :
Mieux vous comprendre dans vos modes de fonctionnement, ce qui fait vos particularités, vos atouts et vos points "faibles" (même si je n'aime pas ce mot). Cela peut passer par des tests de personnalité, travailler sur la frise temporelle de votre existence, utiliser des jeux de cartes projectives... L'idée est de cerner les contours de qui vous êtes et de lister ce que vous voulez garder ou faire évoluer.
Explorer votre situation actuelle (ou les situations) et voir comment affirmer davantage ou mieux qui vous êtes. Préciser un environnement de vie auquel vous aspirez, renforcer votre capacité à "dire les choses" plutôt que les garder pour vous, oser affirmer votre point de vue, même s'il diffère de la majorité, écouter vos intuitions... autant d'axes de travail pour que vous puissiez prendre mieux cette place à laquelle vous aspirez.
Laisser "décanter" tous ces apprentissages pour vous exprimer avec naturel d'une façon nouvelle et sans doute dans un rapport aux autres différent (donner davantage votre avis, être proactif(ve) là où vous ne l'étiez pas, prendre les rênes plutôt que de vous laisser guider...)
En synthèse
Bien sûr, un article de blog est bien insuffisant pour couvrir un sujet si complexe.
Mais rien n'est figé, jamais. Chaque personne a la capacité à faire bouger les choses, à changer sa manière de regarder les situations et les autres. Et donc à changer sa manière d'investir l'espace, les relations, l'environnement.
Et il est certain que si vous faites évoluer votre manière de vous positionner par rapport aux autres, l'effet sera plus global et ils s'adresseront à vous différemment.
Prenez contact avec moi si vous aussi vous cherchez votre "place".



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